Myanmar : Bagan, Mandalay, Hsipaw, Nyaung Shwe et Hpa An
Bagan
Le trajet en train de Yangon à Bagan nous aura finalement pris un peu plus de temps que prévu. Si le départ de Yangon était ponctuel (16h précises), nous n'arrivons à Bagan qu'à 10h20 le lendemain matin, soit après plus de 18 heures de voyage...
À vrai dire, nous avons peu dormi, secoués comme jamais nous ne l'avons été dans un train. On avait l'impression d'être dans un bateau par forte houle ☺. Mais les paysages au départ et à l'arrivée valaient bien ces quelques heures d'inconfort.
Autant dire que notre première journée à Bagan n'aura pas été très active. Nous logeons au Pyinsa Rupa, à Nyaung Oo, le bourg au nord de Bagan où se trouvent les pensions bon marché.
De là, il est très facile de louer des vélos (ce que nous faisons le deuxième jour) pour aller admirer une partie des quelques 2217 temples et stupas qui tiennent encore debout. Construits entre le 11ème et le 13ème siècle, ils sont disséminés un peu partout sur tout le site (qui s'étend sur plus de 40 kilomètres carrés). Chaque chemin qui quadrille ce véritable musée à ciel ouvert mène inévitablement à une curiosité.
Certains temples sont plus intéressants que d'autres parce qu'on peut grimper à leur sommet, ce qui offre des vues magnifiques sur les dizaines d'autres situés en contrebas.
Le lendemain de notre balade en vélo, nous louons des scooters électriques pour aller voir les temples (et oui, encore des temples !) les plus éloignés. Les garçons sont contents, nous leur permettons de s'initier à la conduite sur les chemins de terre. Alors ils font de nombreux allers-retours, prenant de plus en plus d'assurance.
Au coucher du soleil, la lumière rasante embellit encore le site, les briques se teintent de couleurs brunes et le ciel et la végétation se détachent de l'ensemble, cela mérite bien une petite photo ☺.
Après 3 journées passées à Bagan, nous quittons le site, impressionnés par la multitude de temples bâtis sur un si petit périmètre. Pour autant, on nous en avait tellement dit sur Bagan que nous nous attendions peut-être à encore plus de magie (un peu comme à Angkor au Cambodge, qui nous avait véritablement éblouis par la richesse de son patrimoine).
Mandalay
Le 24 novembre, nous arrivons à Mandalay après un voyage en bus de 5 heures. La ville est très étendue mais il est facile de s'y repérer (les rues se croisent à angle droit et sont toutes numérotées).
Il y a bien des pagodes à visiter mais après Bagan, nous préférons éviter ce supplice aux enfants ☺.
À Amarapura, à une douzaine de kilomètres au sud de Mandalay, on peut admirer "U Bein bridge", un pont construit en 1849, tout en teck et qui mesure plus de 1200m, ce qui en fait le plus long de sa catégorie.
Le pont n'est finalement pas bien impressionnant mais la balade nous donne l'occasion de prendre un pick-up depuis Mandalay. À l'intérieur, deux bancs se font face et permettent de caser un maximum de passagers. On ne part que quand le véhicule est bondé (soit une trentaine de personnes). Le voyage prendra plus d'une heure un quart pour effectuer 13 kilomètres… Par chance, le retour sera un peu plus rapide ☺.
À Mandalay, nous allons également visiter une fabrique de feuilles d'or. Nous y voyons les hommes frapper à grands coups de marteaux sur des feuilles d'or enveloppées dans du papier de bambou. La répétition des coups permet d'affiner les feuilles et d'augmenter leur surface (24g d'or donnent 2200 feuilles !). Dans un atelier à côté, des femmes découpent les feuilles en petits carrés réguliers qui plus tard seront utilisés par les pèlerins pour dorer les Bouddhas ou les stupas des temples les plus sacrés.
Hsipaw
Il n'y a qu'un train par jour pour se rendre à Hsipaw et il part… à 4h du matin !
C'est donc de bon matin (à 3h15) que nous nous mettons en route pour la gare ferroviaire (à une vingtaine de minutes de marche seulement, ouf). Quand nous avons acheté les billets, il ne restait plus que des places en "ordinary class", c’est-à-dire sur des bancs en bois. Quand on le dit aux enfants, ils sont ravis…
Le prix du billet est bon marché (environ 1,30 euro pour 12 heures de voyage).
Bon, c'est sûr, pour ce prix, il ne faut pas compter sur beaucoup de confort… Au moment du départ, des employés chargent des gros sacs de grain qu'ils casent sous les sièges et un peu partout dans le couloir.
Le train secoue beaucoup tout le long du trajet mais heureusement, à l'abord du viaduc de Gokteik, nous roulons au pas. Ce viaduc en acier, construit en 1899 fut livré à l'époque avec un certificat de garantie de 60 ans… Il traverse une gorge très encaissée et quand on tend la tête par la fenêtre, on ne voit que le vide à plus de 270m de hauteur ! La traversée quotidienne semble être un spectacle très prisé dans le coin car de nombreux locaux se massent de chaque côté du pont pour prendre des photos.
Hsipaw est une grosse bourgade dans l'état Shan.
Nous nous accordons une journée de repos avant de faire un trek de 2 jours dans les villages Shan et Palaung alentour.
Le trek :
Le 28 novembre à 8h, Népaï, notre jeune guide, vient nous chercher à la guest-house. Il a vingt ans, il est tout petit, a des mollets de coq, doit chausser à peine du 34, il a une tête très sympa et rigole tout le temps. Nous avons de la chance, son anglais est plus que correct. Pendant le trek, Laura, une Hollandaise d'une vingtaine d'années nous accompagne.
Nous prenons un tuk-tuk pour sortir Hsipaw, et c'est parti pour 2 heures de marche sur des petits chemins dans la montagne ☺. Les pentes ne sont pas trop raides mais nous transpirons beaucoup… Vers 10h, une petite pause permet de nous rafraîchir et de nous sécher "un peu", puis c'est reparti pour 2 heures supplémentaires de grimpette afin d'atteindre le village de Pankam (un village Shan) où nous déjeunons sous le regard de nos hôtes.
Après le déjeuner, nous nous promenons un peu dans le village puis nous nous remettons en marche. Il faut encore un peu plus de 2 heures pour arriver à Thansant, un village Palaung d'environ 200 habitants. Nous sommes heureux d'être arrivés ☺ (surtout Romain qui ne sent plus ses jambes).
Népaï est né dans ce village et nous nous installons chez ses grands-parents qui habitent dans une grande maison en bois.
Après le thé d'usage, nous posons nos affaires à l'étage où on nous a gentiment disposé des matelas par terre avec d'épaisses couvertures, puis nous nous décrassons comme nous pouvons au robinet extérieur en utilisant le seau et l'écuelle posés à terre.
À 18h30, c'est l'heure du dîner. Sophie et Jean-Maxime, un couple franco-anglais qui fait le tour du monde et qui est venu jusqu'ici en scooter (vu l'état des chemins, c'est plutôt du moto-cross…) partage notre table et nous échangeons des souvenirs ou des tuyaux sur les lieux que nous avons visités ou que nous souhaitons visiter au cours de nos voyages respectifs.
Nous montons nous coucher vers 20h, (le grand-père et la grand-mère ont l'air un peu fatigués ☺).
Heureusement que nos couvertures sont épaisses parce que dehors il fait frisquet (notre fenêtre a un carreau de cassé).
Chacun reprend des forces comme il peut. Romain (qui peut dormir dans un train birman ou un bus indien, c'est tout dire !) passe une nuit agréable, Florian et Christelle se réveillent presque toutes les heures. Quant à moi, un coq "un peu" déréglé me réveille vers 2 heures du matin.
Au réveil (vers 6h15), nous sommes tous plus ou moins d'attaque pour une deuxième journée de marche ☺. Nous souhaitons un joyeux anniversaire à Florian qui soufflera ses bougies plus tard :-(.
Le petit déjeuner (riz, chou-fleur et pois chiches) nous est servi à 7h30 et nous reprenons la route une heure plus tard.
Comme hier, nous prenons des petits chemins qui montent et descendent dans la montagne. Des villageois travaillent dans leurs champs, Népaï qui connaît tout le monde a un mot pour chacun.
Nous faisons une courte pause dans un village Shan après 2 heures de marche, avant de repartir, les jambes de plus en plus lourdes.
Christelle et Romain ferment la marche mais suivent sans se plaindre. Il faut dire que les derniers kilomètres sur des petits chemins à travers champs sont fatigants. Nous mettrons près de 3 heures de plus pour atteindre le dernier village Shan où nous déjeunons d'un bon appétit !
Vers 15h, un tuk-tuk vient nous chercher pour nous ramener à Hsipaw. Quand nous retirons nos chaussures, nous sommes noirs de crasse !
La journée qui suit le trek est une journée de repos, ou presque…
En effet, le soir, nous prenons un bus de nuit à 17h pour nous rendre au lac Inlé, à quelques 13 heures de Hsipaw (c'est la seule option pour s'y rendre directement).
Difficile de trouver le sommeil, sauf pour Romain que décidemment rien ne perturbe…
Nyaung Shwe
Nous arrivons au petit matin du 1er décembre (un peu avant 6h) à Nyaung Shwe, la ville principale du bord du lac. Le lac Inlé est sous une épaisse couche de brume, les montagnes se détachent au-dessus du brouillard et il fait froid et humide ! Les 10 derniers kilomètres en pick-up nous glacent les os.
Heureusement, nous trouvons rapidement une pension et nous nous accordons un temps de repos, bien au chaud ! Après un petit-déjeuner copieux, la fatigue est presque oubliée ☺. Dans la journée, on ne fait pas grand-chose, à part la lessive (il y en a besoin !) et réserver un tour en bateau pour le lendemain. On ne fait pas 100 mètres que déjà on nous aborde. Comme tout le monde fait la même chose, pratiquement au même prix, nous ne cherchons pas à discuter des heures.
Le 2 décembre, notre "boatman" passe nous chercher à la pension à 8h. La journée sur le lac commence. C'est l'attraction touristique ici et il y a déjà pas mal d'embarcations à moteur qui sillonnent le lac.
À la fin de la journée, notre impression est partagée.
Nous avons aimé :
Nous avons nettement moins aimé :
Le lendemain de notre excursion en bateau sur le lac, nous avons loué des vélos pour aller visiter les petits villages autour de Nyaung Shwe. Comme nous n'avons pas de carte, nous prenons des chemins au hasard dont la plupart ne mènent nulle part… D'autres nous font traverser de charmants paysages dans la campagne.
Retour à Hpa An
Nous quittons Nyaung Shwe sous la pluie. Avant-hier (le 2 décembre), nous avons acheté notre billet de bus pour aller à Mawlamyine (à un peu moins de 2 heures de Hpa An, notre destination finale). Le voyage doit durer plus de 20 heures !
Ce matin à 11h, nous attendons notre bus sur la route principale, mais il a du retard et nous devons attendre une heure avant qu'il arrive. Il pointe son nez vers midi.
Et c'est parti pour un long voyage...
La première partie du trajet, dans la montagne, est intéressante.
Les Birmans doivent avoir une petite vessie (ou boivent trop) car toutes les heures, nous effectuons une pause pipi ☺.
Vers 17h30, le soleil se couche, au-dessus des rizières.
Mais la nuit est longue ! On essaie de dormir comme on peut mais il faut avouer qu'on a du mal à trouver le sommeil, sauf Romain bien entendu. À l'arrêt de 23h pour le dîner, il est tellement endormi qu'on préfère le laisser seul dans le bus plutôt que le réveiller. Même l'employé essaie de le faire descendre, sans succès…
À 5h30, les lumières du bus s'allument, nous sommes arrivés à Mawlamyine !
Nous avons le temps de prendre un café (très apprécié) à la gare avant de prendre le bus pour Hpa An qui part à 6h.
Après 19 heures et 53 minutes de voyage (dixit Romain), nous arrivons (enfin) à Hpa An. Record battu pour les enfants ! ☺
Mais il nous faut encore faire le tour de la ville pour trouver une pension. La Golden Sky Guest-House où nous avions séjourné il y a un mois est complète :-(. On comprend (difficilement) qu'il y a un évènement particulier cette semaine et que les locaux ont tout réservé !
Tout ce que nous visitons dans la ville est complet ou affreux pour le prix demandé. On veut bien loger dans un gourbi, mais pas pour 12 ou 15 dollars la chambre !
Finalement, la propriétaire de la Golden Sky nous propose une solution (elle avait pris les garçons en affection lors de notre précédent passage). Elle nous loue 2 chambres au rez de chaussée (bon, plutôt basiques les chambres !) en attendant de nous redonner une chambre correcte demain matin. Fatigués, nous acceptons.
Le lendemain, nous louons des scooters et nous nous promenons autour de Hpa An. Dans cette région, la campagne est très belle avec ses rizières et les pics karstiques qui surplombent les plaines. Les Birmans que nous croisons et qui travaillent dans les champs nous saluent spontanément.
Hélas, un de nos scooters est dans un état pitoyable :-( et après le déjeuner, il n'est plus possible de passer les vitesses ! Un Birman nous vient en aide, mais il fait la moue en regardant la pédale qui a un jeu inquiétant…
Cela nous oblige à garder la manette des gaz allumée à chaque arrêt, les freins serrés et les pieds en avant pour ne pas caler. Quand par malheur le moteur s'arrête, Florian est obligé de pousser et de vite grimper à l'arrière. C'est dommage parce que les paysages en fin d'après-midi sont vraiment magnifiques. Le retour vers Hpa Han dure plus d'une heure et demie, le tout effectué en troisième… Un dernier arrêt à la pompe à essence nous oblige de nouveau à faire un démarrage forcé.
Aujourd'hui (lundi 7 décembre), nous sommes de retour en Thaïlande, à Mae Sot. Dans 2 jours, nous serons à Bangkok.
Plus de photos : http://www.carnets-asie.com/album-4-myanmar.html
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