Indonésie : Îles de la Sonde (suite et fin)
Gili Air
L'île a bien changé depuis notre dernier passage… De Bangsal, nous prenons la navette pour Gili Air. À peine avons-nous posé les pieds sur l'île que nous mesurons combien l'île a changé depuis 2010. Les hôtels et les bars ont poussé comme des champignons. Quant à la plage, elle a beaucoup rétréci sous l'effet des constructions et de l'action de la mer, on y trouve tous les déchets poussés par les marées… Pas vraiment l'idée que l'on peut se faire d'une île paradisiaque !
Nous trouvons néanmoins une pension (Abdi Fantastik), calme et bien située en face de la mer, avec de jolis bungalows en bois, abrités sous les cocotiers. C'est là que nous nous posons pour une dizaine de jours de vacances ☺. Les fonds marins, qui nous avaient tant émerveillés lors de notre dernier séjour, ont également beaucoup souffert du réchauffement climatique et de la pollution. La moitié des coraux sont morts. Mais quelques tortues continuent tout de même à nager près de la côte et agrémentent nos sorties en snorkeling.
Nos retrouvailles avec Adyi
Un peu avant notre arrivée à Gili Air, nous avons contacté notre jeune ami Adyi, rencontré il y a 6 ans, avec qui nous sommes restés en contact. Il continue de travailler sur l'île et depuis 5 ans, il accompagne les groupes de touristes pour des sorties snorkeling autour des îles Gili (Air, Meno, Trawagan). Nous lui donnons rendez-vous un matin à notre pension. Quand il voit Florian et Romain ("ses frères"), il a du mal à cacher sa surprise. Ils mesurent presque une tête de plus que lui et malgré les photos qu'on lui avait envoyées, il a du mal à les reconnaître !
Adyi nous invite à venir chez lui, à Pemenang, pour nous présenter sa famille. Il est marié et a une petite fille très mignonne, Najla, qui a un peu plus de 3 ans. Quand nous arrivons chez lui, nous sommes accueillis très chaleureusement par sa famille, des voisins et la dizaine de petits camarades de Najla. Ati, la femme d'Adyi, n'a pas ménagé ses efforts et nous a concocté un repas de fête : des brochettes de poulet à la sauce satay (une sauce aux cacahuètes), des légumes et deux énormes poissons cuits au BBQ. Mais Adyi et Ati font ramadan et nous sommes seuls à manger sur le tapis posé sur le sol de la pièce commune… Nos hôtes sont aux petits soins et nous passons un agréable moment en leur compagnie.
Sortie snorkeling autour des Gili
Adyi nous a proposé de nous joindre à un groupe qui fait une sortie snorkeling avec lui, autour des Gili. Il y a 6 ans, nous avions beaucoup aimé les fonds sous-marins autour de Gili Meno. Mais aujourd'hui la visibilité sous l'eau est médiocre, en tout cas loin d'être aussi bonne qu'aux Togean ou à Bunaken, et les coraux sont plutôt ternes en comparaison… Le tourisme s'est trop développé et les effets pour ces îles sont désastreux : trop de bateaux, trop de touristes, trop de déchets non recyclés, des constructions trop près de la côte et qui sont abandonnées après que la mer a gagné du terrain sur la plage. On imagine très mal l'avenir de ces îles, après les avoir connues il y a 20 ans, quand le tourisme n'avait pas encore tout enlaidi.
Padangbai (Bali)
Les derniers jours passés à Gili Air nous ont paru longs et pour tout dire, nous sommes heureux de partir. Le beau-frère d’Adyi est chauffeur de taxi et c’est avec lui que nous quittons Bangsal pour aller à Lembar, à environ une heure et demie de route. Ati et Najla nous accompagnent jusqu’au port de Lembar et c’est là que nous les quittons, avec émotion. Difficile de dire quand nous reviendrons les voir, parce que les Gili ne sont vraiment plus une destination que nous apprécions, mais nous continuerons de garder contact avec eux.
Le ferry entre Lembar (sur Lombok) et Padangbai (sur Bali) met 4 heures pour faire la traversée. Il y a très peu de passagers à bord. La majorité des touristes empruntent les fast boats, beaucoup plus rapides, mais aussi 2 fois plus chers… A Padangbai, nous retrouvons le homestay de notre dernier voyage et nous nous y installons. Nous ne sommes pas dérangés par les voisins puisqu’il n’y a que nous à l’étage ☺.
Padangbai est une ville de transit. C’est le point de départ et d’arrivée des speed boats qui se rendent aux Gili, et dans les rues, c’est un défilé continu de touristes qui attendent des navettes pour les conduire ailleurs sur Bali. Heureusement le soir, il y a beaucoup moins de monde dans les rues ☺. Nous avons décidé de rester à Padangbai deux jours avant de prendre l’avion pour quitter Bali. La ville ne présente pas trop d’intérêt mais on peut aller sur une belle plage qui se trouve à une quinzaine de minutes de notre pension. Là, les paysages sous-marins restent étonnamment beaux et l’eau est claire, malgré la proximité du port et des gros cargos qui ne passent vraiment pas très loin.
Vol pour Sydney retardé
Samedi 18 juin, en fin d’après-midi, nous quittons la pension pour aller à l’aéroport de Denpasar. C’est incroyable combien Bali est devenue une île congestionnée par le trafic routier. Nous mettons plus d’une heure et demie pour faire soixante kilomètres. Nous arrivons néanmoins largement en avance à l’aéroport. Notre avion ne part qu’à 1h du matin et il n’est que 19h. Nous patientons jusqu’à 22h pour enregistrer nos bagages et pouvons enfin aller dîner (les restaurants se trouvent après la salle d’enregistrement). Inutile de chercher un restaurant à l’aéroport de Bali qui propose des tarifs raisonnables, les prix affichés nous font tourner la tête : 15€ un hamburger, 10€ le fried rice, … Nous pensions pouvoir changer nos dernières rupiahs avant de partir, mais là nous en sommes réduits à compter toutes les pièces qui restent dans le fond de nos poches pour acheter de quoi ne pas mourir de faim !
Vers minuit, le tableau d’affichage des départs nous prévient que notre vol est reporté à 2h. Mais à 1h, des gens s’agglutinent devant la porte 7 du guichet d’Air Asia, celle qui mène à notre avion… Notre vol est encore retardé, mais cette fois-ci jusqu’à 5h45 ! Les raisons qu’on nous donne ne sont pas très claires mais on comprend que les conditions météo sont mauvaises entre Bali et Sydney. Cela semble étrange parce que les autres compagnies assurent bien leurs vols pour l'Australie (et notamment Sydney)…
Après l'annonce du retard, la salle d’embarquement se transforme en immense dortoir. Chacun se trouve une place où il peut. Le sol est dur mais pour dormir, mieux vaut s’allonger sur la moquette que sur les sièges en plastique... Romain, notre champion du monde du sommeil ☺, s’endort une fois de plus en quelques minutes et ne se réveille qu’à 5h15, au moment où nous devons nous lever pour commencer l’embarquement. Les traits tirés, nous pouvons enfin monter dans l’avion. Le décollage a lieu vers 6h et nous avons 5h40 de vol pour essayer de récupérer un peu du sommeil tronqué de cette nuit. Notre champion, qui décidément tient à son titre, bat à nouveau le record de vitesse et s’endort juste après le décollage.
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